Le ciel de Berlin est capricieux ce matin, laissant éclater de grosses averses. Le temps parfait pour faire le plein de calories au petit dej de l’hôtel, un buffet servi à table s’il vous plaît, corona oblige.

Je pars en fin de matinée à la découverte de l’ouest de Berlin. Au menu de la journée : des châteaux, des forêts, des plages, des villas, des parcs, des palais et encore des châteaux...


Ça commence par celui de Charlottenburg, le plus grand de Berlin, avec son immense parc ouvert à la promenade en vélo. Puis je me dirige vers le Sud-Ouest pour traverser Grunewald, l’immense forêt qui sépare Berlin de Potsdam. Au milieu de cet immense espace vert, où l’on peut se retrouver tout seul dans un silence absolu à deux pas des stations de métro de Berlin, se trouve la difficulté du jour : Teufelsberg, une colline culminant à 120 m. Au sommet, je pensais visiter les bâtiments désaffectés d’un centre d’écoute et de renseignement américain, reconvertis en genre de musée de street-art, mais malheureusement les portes sont fermées ce mardi. Le tour du site offre toutefois quelques rares vues sur la mer de vert environnante. 


Le chemin vers Wannsee me fait passer par un lac dédié à la FKK (Frei Körper Kultur, c’est à dire « culture du corps libre »...on s’est compris ;-)), une tour monumentale en granit rouge, et des plages de sable dignes d’une île tropicale seulement fréquentées par des cygnes.


Autour du Wannsee, la piste cyclable suit les berges de l’Havel, faisant passer par de nombreuses villas cossues qui ont hébergé depuis le 19eme siècle la noblesse et les dirigeants politiques de la ville, en passant par les hauts gradés nazis et les généraux américains. Je fais une pause dans le cadre agréable de la villa Marlier, lieu de mémoire refermant des souvenirs beaucoup moins paisibles : c’est ici que s’est tenue la conférence du Wannsee en janvier 1942, où a été actée la « solution finale au problème juif ».


La piste est toujours aussi plaisante en continuant vers Potsdam. On aperçoit régulièrement des petits châteaux ou des folies le long des rives, puis on emprunte le parcours du mur de Berlin autour de Klein Glienicke. Ce micro-village de quelques maisons était situé sur le territoire de Berlin-Ouest mais appartenait à l’Allemagne de l’Est. Certains habitants, totalement enclavés (c’est le cas de le dire), ont réussi à creuser un tunnel passant sous le canal, et ainsi à échapper à la vigilance des gardes postés sur le seul pont faisant le lien avec la DDR !


Potsdam est une jolie petite ville, à l’ambiance un peu villageoise avec ses maisons limitées à un ou deux étages dans tout le centre-ville...mais c’est sans compter sur ses nombreux monuments, parmi lesquels le plus grandiloquent est le château de Sanssouci, avec son domaine et toutes ses annexes. Par sa position géographique et son patrimoine, cette ville me fait penser à un équivalent allemand de Versailles.


Grâce aux conseils de Germán je suis de retour en 15 min à Charlottenburg, en montant avec Léon dans un train régional. Mine de rien, j’aurai roulé plus de 50 km, dont beaucoup dans un cadre naturel exceptionnel. Même si je préfère les ambiances plus populaires des quartiers Est, cela me conforte dans l’idée que Berlin doit vraiment être une ville géniale à vivre (climat mis à part 😅).


Au moment de partir de l’hôtel, je rencontre un groupe de touristes venant de Munich, qui impressionnés par mon parcours me glissent une bière bavaroise dans les sacoches, sympa ! 

Au contraire de Flixbus, qui m’oblige au dernier moment à démonter mon guidon pour faire tenir 3 vélos sur le mini-rack a l’arrière du car. C’est parti pour 23h de bus, avec un changement très matinal à Frankfurt !