Rien de tel qu’un réveil au grand air avec un beau soleil pour bien démarrer la journée...Enfin, pour moi ça reste encore difficile sans café : j’irai donc prendre le petit dej a 200 m de l’abri, dans un “garden café”, tout mignon avec ses tables fleuries et champêtres disséminées dans un grand jardin. Le hameau situé en bout de canal draine quelques groupes de touristes suédois notamment des cyclistes venus longer les berges. 


Les forêts grouillent littéralement de myrtilles (blåbar en langage autochtone) : voyant un couple avec son seau s’affairer sur le bord de la route, je ne tarde pas à les imiter : et voilà les réserves faites pour les deux prochains jours en fruits locaux et de saison (si difficiles à trouver par ailleurs dans les magasins d’alimentation!)


Une pause stratégique est prévue à une trentaine de km du départ, à Undenäs : ça tombe bien, c’est à mi-chemin, mais c’est surtout la seule possibilité de ravitaillement sur cette étape très rurale, traversant une Suède de carte postale, entre lacs et forêts. 

On se situe en effet entre les deux grands lacs du pays, le Vännern et le Vättern, et je longerai deux autres lacs importants (Viken et Unden), ainsi qu’une multitude de plus petits étangs. 

Sorti de l’anonymat des villes, la curiosité des habitants est aussi ravivée et le contact avec les rares habitants plus facile.


Je n’emprunte que des routes ouvertes à la circulation, pourtant il n’est pas rare, surtout en fin d’après-midi, de rouler pendant de longues minutes en pleine forêt sans croiser personne.

Le fait de se concentrer uniquement sur son souffle et ses efforts (et il y en aura, les bords de lac sont loin d’être tout plats) fait entrer dans un état presque méditatif, seulement perturbé par le vrombissement intempestif de quelques motards.

Il faut d’ailleurs faire attention à rester un peu sur ce bas-monde quand même, car on a vite tendance à oublier que des voitures aussi peuvent arriver vite, et il n’y a pas de bande cyclable !


L’arrivée à l’abri du soir me coûte un peu d’énergie : après un premier essai menant dans une maison et donc dans un cul-de-sac, puis une portion montante sur de la bonne caillasse, je rejoins les bords d’un petit lac (tiens donc) et me pose juste en-dessous de la maison sus-citée. Or celle-ci héberge une soirée disco ce soir : ça motive pour faire la cuisine en musique ! 

Heureusement le son s’arrêtera assez tôt, me laissant au calme pour me coucher face aux reflets de la pleine lune et des étoiles sur l’eau.