Ayant, volontairement ou non, omis de mettre un réveil, j’ouvre les yeux un peu avant 10h - à ma grande surprise, j’ai très bien dormi malgré la topographie peu ergonomique de mon sommier éphémère...la fatigue a été plus forte que les bosses !

Je décide encore une fois de petit déjeuner sur la route...et il m’en faudra peu puisque j’ai eu le bon goût de camper à 1 km d’une exploitation/boutique de producteurs ! Nickel, je repars avec de quoi pique-niquer et avec un petit dej 100 % fruits qui fait du bien, surtout après celui de la veille (3 beignets bien gras) !


La route jusqu’à Thionville me fait passer au début par de superbes étangs sauvages, qui disparaissent bien vite le long du Canal des Mines de Fer de la Moselle. Comme son nom l’évoque, celui-ci est plutôt dévolu aux transports de minerais et de granulats, avec en toile de fond quelques hauts-fourneaux encore debout. Celui d’Uckange a d’ailleurs été reconverti en jardins...un bel exemple de revalorisation, que je ne pourrai pas visiter hélas, étant fermé le matin.

Sur la route vers Thionville, je croise au moins 8 cyclotouristes, soit au moins autant que pendant les 7 derniers jours réunis ! Peut-être déjà l’effet mois de juillet (et oui, on est le 1er!), ou la proximité avec les frontières allemande et luxembourgeoise ?


En tout cas même si les paysages se font plus industriels, la veloroute est toujours aussi bien mise en valeur, et je me régale à envoyer un peu de braquet avec le vent dans le dos.


A Thionville, je m’accorde une longue pause visite-picnic-café-écriture. Le centre-ville rappelle beaucoup celui de Metz. Petit coup de cœur pour son réseau de pistes cyclables signalisées à la manière d’une ligne de métro !


Pour l’après-midi, l’objectif fixé est Sierck-les-Bains, à 25 km. Il y a l’air d’avoir un camping ouvert. Bon, ils ne répondent pas au téléphone, mais je me dis que je vais la tenter quand même. Le trajet sera un pur bonheur : soleil et vent dans le dos, je roule à 25 km/h sans forcer. 

Arrivé à 17h30 à Sierck, j’ai encore de l’énergie mais je me dis que je vais la garder pour rattraper mon journal de bord. Et puis je suis content d’arriver tôt. 

Sauf que...le camping est fermé !!

Bon et bien il ne reste plus qu’à mettre les gaz vers un prochain camping qui sera forcément de l’autre côté de la frontière, soit au Luxembourg, soit en Allemagne ! 


J’opte pour le côté Allemand, essentiellement pour des raisons bassement tarifaires 😁. Moyennant quoi, il me faut rouler encore une quinzaine de bornes. Après avoir réservé par téléphone (et m’être un peu rassuré après ce premier test de mes poussiéreuses compétences germanophones), je profite des dernières minutes en France pour déambuler dans le beau village médiéval de Sierck, écrasé par son château, et pour faire 2-3 courses.

5 km plus loin, je remarque que les panneaux routiers n’ont plus la même tête : ah ça y est, c’est déjà l’Allemagne ?? Décidément c’est chouette Schengen, on ne se rend même plus compte des frontières ! 


C’est chouette Schengen, ai-je dit ? Mais quelle coïncidence, c’est justement le nom du petit village que j’aperçois juste en face : après avoir traversé le pont, me voici au Luxembourg ! 3 pays en 3 minutes, qui dit mieux ?

Bon, même si la frontière Allemagne - Luxembourg était marquée par 2 douaniers, plus occupés à regarder les voitures que les vélos heureusement !

Alors à quoi ressemble Schengen ? Quelques maisons, 3 rangées de vignes, et, en 85 et 90, une péniche qui accueillit les dirigeants de la communauté européenne, qui signeraient la convention qui me permet aujourd’hui de battre ce record de passages de frontières !

Après une petite photo de circonstance, je trace jusqu’à Remich, capitale du vignoble luxembourgeois, puis traverse le pont pour  rejoindre mon camping a Perl, côté allemand.

On sent qu’ici on ne plaisante pas avec la propreté des sanitaires : mon voisin de douche me tend même du produit pour nettoyer après utilisation, difficile de ne pas se sentir obligé de faire l’homme de ménage après ça ! Faut qu’ça brille !

Au menu du soir du chef : polenta aligotée aux herbes accompagnée de sa chiffonnade de jambon cru.

Après quelques coups de fil le long de la Moselle, il n’y a plus qu’à retrouver Morphée !