L’étape s’annonce un peu longue, autour de 100 km pour rejoindre Szczecin. Sauf que cette fois ce sera vent de face visiblement...

En plus de ça, les pavés roses de la piste cyclable en bord de route me freinent pas mal, et si je fais le bon élève sur les premiers kilomètres (le fait d’avoir croisé 2 voitures de flics stationnées doit y être pour quelque chose), au bout d’un énième faux-plat je me rebelle et me rabats sur ce bon vieil asphalte. 


Après 20 km, première pause à Wolin, ancienne colonie viking, pour vérifier la route. Et premier coup de mou : j’ai du mal à tenir debout sur mes jambes tremblantes, et le mal de gorge d’hier revient à la charge, annonçant comme un début de fièvre...Heureusement ça va mieux assis sur le vélo, mais les 20 prochains kilomètres seront très durs. Je sens que je n’ai pas trop de forces donc je pédale à l’économie.  

Du coup, le temps qui passe et ma vitesse qui baisse me font déjà réfléchir à la manière dont je vais annoncer à mon hôte du soir que ça va pas le faire...


Il y a bien un moyen de raccourcir la route jusqu’à Szczecin, en prenant un mini-ferry pour traverser l’Oder (ou Odra pour les polophones, de Corse ou d’ailleurs). Mais c’est un service privé sur réservation, et il en coûte 160 Zlotys (presque 40 €) pour naviguer 3 km !! Je demande quand même au Ferry-man avec qui j’étais en contact depuis hier s’il a éventuellement eu d’autres intéressés pour partager les frais...mais il ne faut pas rêver, et sa nouvelle proposition à 70 zlotys ne semble pas rentable pour éviter 30 km. J’arriverai à Szczecin par la route, peu importe mon état !


Je profite d’une bifurcation au 40ème km pour reprendre un peu d’énergie : une banane, et surtout un recours à une technique de dopage technologique encore légale : l’Électrostimulation Positive par les Oreilles (E.P.O.). Avec cette fois-ci Nâaman 

dans le rôle du docteur Fuentes, fournissant les doses nécessaires. Le traitement est très efficace et procure le boost dont j’avais besoin pour rejoindre Goleniow, à 40 km du but. 

J’y fais le plein de vitamines avec une bonne salade de betterave et de chou, et une moins bonne assiette de pâtes au sel (ou de sel aux pâtes plutôt, tu m’étonnes que c’était le dernier plat qu’il leur restait). 


La fin de journée sera bien plus agréable, avec des sensations enfin retrouvées. 

La traversée du port de Sczeczin est assez longue mais elle sera égayée par la rencontre d’un cycliste local, par ailleurs baroudeur expérimenté ayant laissé ses empreintes sur tous les continents (même l’Antarctique !). Il me guidera jusqu’au centre-ville, d’où je n’aurai plus que 2-3 km à faire pour arriver chez Rafal et sa famille, à l’heure prévue.


J’y serai reçu comme un roi, avec un apéro dans le jardin qui se prolongera assez tard dans la nuit...Rafal et sa femme Krzystina sont très sympas et ont le sens inné de l’hospitalité !