9h, réveil trop tardif par rapport à mes prévisions : en effet, ils prévoient des orages à partir de 13h ! 

Dommage, je profiterais bien encore de mon petit camping paradis, mais si je veux pas passer la journée sous la flotte, il ne faut pas traîner.


Ma route sera scindée en deux parties bien distinctes. La première me fait emprunter des routes peu fréquentées assez vallonnées, sur des tronçons d’itinéraires cyclosportifs du département.  C’est assez sportif mais je me sens en forme et apprécie de passer un peu dans les centres des villages, pour admirer notamment les beaux clochers comtois de leurs églises. Mine de rien, j’enchaîne pas mal de dénivelé (positif comme négatif, ce qui m’offre quelques flirts au-dessus des 50 km/h bien kiffants), avant de rejoindre le village de Selles, où m’attend mon nouveau fil conducteur.


Car ça y est, j’ai enfin quitté la Saône que je ne suis pas loin d’avoir raccompagnée jusqu’a sa source, pour poursuivre sur le canal de l’Est (ou canal des Vosges, ils ne se sont pas mis d’accord sur le nom, c’est selon le lobbying local 😄). Par chance, je n’ai reçu que quelques gouttes, et je me dirige vers la seule poche de ciel bleu perceptible dans le ciel ! Ma journée sera donc un peu une course contre l’orage, craignant qu’il ne me rattrape à tout moment.

Des les premiers mètres le long du canal, je retrouve des supers sensations : le revêtement, tout neuf, est nickel ; les paysages changent, la forêt se transforme avec l’apparition progressive de résineux, et la vallée s’encaisse. Je roule entre le canal et la rivière Côney : c’est magnifique, l’impression de rouler entre deux eaux (les mauvaises langues diront que je le suis souvent, certes...).

C’est fou comme tout est plus simple dès qu’on a des genoux et un peu de vent dans le dos ! Moi qui visait uniquement Bains-les-Bains, j’y arrive sur les coups de 13h : au vu de ma moyenne actuelle, qui, pour une fois, dépasse les 20 km/h, de ma forme, et de la météo qui a l’air de vouloir me laisser au sec, c’est décidé, je trace jusqu’au lac de Bouzey, 35 km plus loin. 

Ceux-ci seront vite avalés, sans pause dej toujours par peur de l’orage, mais avec quelques fruits secs bien sentis je vous rassure ;-)

La route est assez incroyable : toujours le long du canal, je remonte, sans exagérer, 40 écluses jusqu’à Girancourt (ça fait 1 par kilomètre en moyenne!) : pas étonnant que je ne croise pas une seule embarcation ! Je préfère être à vélo qu’en péniche, je vous le dis...Pourtant, VNF (Voies Navigables de France), qui gère le cours d’eau, l’entretient parfaitement, et toutes les écluses ont été automatisées semble-t-il récemment.

Bon en même temps je parle des bateaux, mais je me sens seul au monde sur ma piste cyclable : à peine 4 ou 5 groupes croisés en 40 km ! Le département montre bien qu’il a investi pour nous, mais peut-être qu’il manque encore un peu de comm’ ? Même les rares villages traversés sont dépeuplés : énormément de demeures semblent à l’abandon, ou à vendre...je suis encore en France, mais je me sens un peu en plein désert, un désert vert...


L’arrivée au lac se fera sans encombre : pour une fois, je vais arriver tôt (vers 16h, plutôt 16h30 le temps de trouver un camping ouvert), j’aurai un peu le temps de souffler, de faire un petit tour d’un lac et de me rattraper sur l’écriture de mon journal !